Par Steve Sterner
Handling Company Manager
Washington Dulles
J’ai failli devoir refuser l’embarquement à Stevie Wonder. Et à une autre occasion, j’ai dû le refuser à trois cadres de Lazard, clients principaux du Concorde, qui chaque semaine, quittaient IAD le mercredi et revenaient le vendredi.
Stevie Wonder
La ponctualité du Concorde était absolument cruciale et a créé quelques « grands » moments. Beaucoup de célébrités prenaient le Concorde depuis Washington, IAD. Je me souviens d’une occasion ; Stevie Wonder était sur notre liste de passagers et il devait arriver par avion privé. Le départ du Concorde était à 13h15. L’avion de Stevie Wonder atterrit vers 13h00. Nous avons donné à la tour une permission spéciale pour laisser son avion rouler jusqu’à la porte du Concorde. Il voyageait avec deux « assistants ». Son avion arrive – nous prenons ses bagages – les ouvrons et les inspectons pour la sécurité, et les chargeons. Les moteurs démarrent. Nous sommes dans la dernière ligne droite. Le groupe de Stevie Wonder est contrôlé par la sûreté et autorisé à passer. Nous avons mis le camion-escalier à la porte du galley avant pour leur embarquement. Ils embarquent. Le bruit sur la rampe est incroyable pendant le démarrage. Stevie Wonder est un homme très grand et la porte est petite. Heureusement, un de ses assistants s’en aperçoit et lui pousse la tête vers le bas juste avant qu’il ne se cogne sur le fuselage. Porte du galley fermée. Le petit avion s’est éloigné. Tous les moteurs tournent. Départ à 13h15. Dieu merci, je n’avais pas envie de refuser l’embarquement à Stevie Wonder.
Trois cadres de Lazard
Chaque semaine, nous avions une équipe de trois cadres de Lazard qui prenaient l’avion le mercredi et revenaient le vendredi ; c’était réglé comme une horloge. Ils arrivaient de New York La Guardia (LGA) sur la navette Colgan, qui était un vol charter créé afin de donner au marché de New York un accès au Concorde le jour même. Pour le service Passage de Washington, c’était une opération de « meet and greet » qui nous permettait de rencontrer des clients importants de Concorde.
Un jour, le temps était mauvais à IAD. La visibilité et le plafond étaient en dessous des minimums pour l’avion Colgan. Nous avons discuté avec nos collègues d’AF à LGA et avec le Bureau de la météo. Finalement, il fallait prendre une décision. J’ai dû informer l’équipe de Lazard que nous ne pouvions pas attendre et que les prévisions météorologiques n’étaient pas censées s’améliorer. Ils étaient déçus mais raisonnables.
Ce n’est pas facile de dire non à vos passagers du Concorde les plus fidèles … mais le Concorde n’attend personne, ni homme, ni femme, ni superstar…
SS