Chef d’escale d’Air France à Kennedy Airport.
Sur ses 26 ans de carrière à Air France, André Moreau a passé seize ans de sa vie à l’étranger. Depuis quatre ans [article paru dans les années 80 ndlr] il est chef d’escale à Kennedy Airport. Juste avant d’occuper ce poste, à Paris, il était à la Direction des Programmes. C’est-à-dire chargé d’un travail très complexe « mais passionnant » celui qui consiste à établir les horaires des avions, synthèse des contraintes techniques et des services commerciaux.
En tant que chef d’escale à Kennedy Airport, André Moreau est responsable du fonctionnement global d’Air France, dans cet aéroport. Véritable chef d’entreprise qui doit, non seulement, coordonner, diriger et gérer une petite entreprise de 130 personnes mais surtout être d’une vigilance sans borne. Il est responsable, techniquement parlant, des sociétés qui assurent l’entretien de l’avion. Au point de vue administratif il doit gérer un personnel qui accueille les passagers (100 personnes), qui entretient les avions (15 personnes) et assure l’administration (15 personnes).
Le traitement des passagers, tant à l’arrivée qu’au départ, passe, en partie, par l’intermédiaire de l’aéroport lui-même, lié à l’infrastructure portuaire. Malheureusement, à l’exception du départ, pour lequel un accord a été pris avec les autorités douanières, il n’a aucun pouvoir pour accélérer les formalités d’entrée, qui sont d’une lenteur exaspérante.
Kennedy Airport est le premier port d’entrée pour les Etats-Unis. Cinquante pour cent du trafic international américain passe par Kennedy ainsi que cinquante pour cent du trafic intérieur. A lui seul il traite environ 27 millions de passagers annuellement. La région de New York, avec Newark et la Guardia, traite 41 millions de passagers.
Seize compagnies aériennes se partagent, à Kennedy Airport, le même immeuble. Dans le modeste espace occupé par Air France, environ 470.000 passagers transitent, tous les ans, avec leurs 3 millions de bagages.
Avec ses yeux bleus, André Moreau aurait pu être la vedette d’un film comme « Airport ». Il se souvient d’un incident, en 1978, qui aurait pu figurer comme séquence dans ce film. Bloqués par une chute de neige, pendant 50 heures, tous les passagers ont été prisonniers, comme lui, dans cet aéroport où il a fallu à la fois assurer l’intendance et calmer les impatiences, des uns et des autres. Chaque minute qui passe est différente de la précédente et c’est bien ce qui passionne ce chef d’escale, à l’assurance tranquille.