Par Philippe Borentin
La Chambre de Commerce de Lyon a souhaité fêter dignement le 20 avril 1976 le 1er anniversaire de l’aéroport de Satolas. En ce début d’année, le supersonique Concorde est le plus apte à fêter l’anniversaire d’un aéroport.
Les sociétés Havas et Jet Tours sont chargées de l’organisation de ce vol spécial. En dehors des invités et des passagers réguliers qui effectueront la rotation complète Lyon – Dakar – Lyon, Concorde aura à son bord les 10 gagnants d’un concours qui s’envolent pour un séjour d’une semaine au Sénégal.
L’équipage technique est composé de Philippe Bulté (Chef de l’OCV), siège gauche, Pierre Dudal (Commandant de bord), siège droit, André Blanc (Officier Mécanicien Navigant). L’équipage commercial est composé de Pierre Bidault (Chef de cabine), Elizabeth Binaud, Martine Wieser et Anne–Marie Rémy (Hôtesses) ainsi que de Jean Pierre Labat et Gilles Parent (Stewards).
Le choix d’un équipage technique composé du chef de division, du chef OMN et d’un responsable de l’OCV est lié à la décision de réaliser une partie du vol supersonique au-dessus de terres habitées, au sud de Tanger, entre Tétouan et Larache. Des observateurs de l’OCV et les autorités marocaines ont mesurés, au sol, l’impact du passage du Concorde à vitesse supersonique. Dans une interview, donnée à Pierre Mérindol du Progrès de Lyon à leur arrivée à Dakar, Pierre Dudal et Philippe Bulté sont confiants car ils estiment que le bruit du Concorde est moins désagréable que celui d’un avion classique car il est d’une fréquence plus basse (*)
Le F-BVFA arrive à Satolas le 20 avril au matin. Pour cet événement, les terrasses de l’aéroport, sont envahies par les visiteurs qui souhaitent immortaliser, en argentique à cette époque, l’atterrissage du Concorde. Les terrasses sont exceptionnellement ouvertes pour cette occasion, car depuis l’attentat d’Orly, le 13 janvier 1975, où des terroristes ont tirés des roquettes sur un avion d’El-Al, toutes les terrasses des aéroports sont fermées au public.
Le vol AF 4624 décolle de Satolas pour se poser en fin de matinée à Dakar. Les gagnants du concours qui ont fait le voyage « aller » ne rentreront à Lyon que dans 5 jours, mais en Boeing 747. Ils seront remplacés par les autres gagnants qui, arrivés à Dakar il y a 5 jours en Boeing 747, feront le retour vers Lyon en Concorde.
Le vol AF 4625 décolle de Dakar pour se poser à Satolas en milieu d’après-midi, après un vol de 2h33 dont 1h54 en supersonique. A l’aller comme au retour, le Concorde BVFA a survolé en supersonique des terres habitées au sud de Tanger.
A Satolas, entre le décollage du vol aller et l’atterrissage du vol retour, il était possible de voir une exposition consacrée au Boeing 747, d’assister à un spectacle de Daniel Guichard organisée par RMC ou, plus original, de voir le stand de la société lyonnaise Brochier, qui a participé à la fabrication d’une partie du nez du Concorde (**).
Le F-BVFA repartira de Lyon pour rejoindre Roissy CDG avec les 6 PNC en tant que passagers.
PB
(*) Nous n’avons pas les conclusions de Pierre Dudal et des autorités marocaines car le compte rendu de ce vol n’a pas été retrouvé.
(**) Voir “Le métier Jacquard à la pointe de Concorde“.